Competition des pratiques rizicoles et avantages de la technique du SRI pendant la saison culturale VARY BE

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A Madagascar, 78,7 % de la population sont agricoles dont 83,7 % pratiquent l’agriculture à titre d’activité principale (INSTAT, Campagne 2004-2005), de plus la part de l’agriculture dans le PIB total est de 28 % (FAO, 2008). Le développement de l’agriculture est alors un des facteurs clés pour dynamiser le pays. Concernant la riziculture, elle a une grande valeur pour la population, puisque le riz est la nourriture de base de la population malgache. Pour la région de Menabe, la production de riz a atteint un volume estimé à 143 994 tonnes par an en moyenne qui contribue pour près de 3,7 % à la production nationale totale (INSTAT, 2010). Le riz constitue la production agricole dominante de la région. Il est destiné à l’autoconsommation, mais surtout c’est une source de revenus des ménages. Dans la région de Menabe, la commune rurale d’Ankilizato, district de Mahabo a de grande potentialité en riziculture irriguée. Elle bénéficie de deux saisons culturales dont le Asara (saison) et le Vary be (contre-saison). La commune fait partie de la zone du projet d’Appui au Développement de Menabe et du Melaky (AD2M) sur la vulgarisation du Système de Riziculture Intensive (SRI) pour l’amélioration des pratiques culturales des riziculteurs. Outre l’économie de semences et l’augmentation de la production de paddy, le SRI peut économiser jusqu’à 25 à 50 % d’eau (ALBRECHT A., et al. 2010).

DISCUSSIONS

Diversité des ménages riziculteurs 

 

Le périmètre de MIGODO se définit comme un périmètre irrigué ; ainsi quand l’irrigation est effectuée à partir d’une source, les parcelles de l’amont sont d’abord aménagées et appropriées par les premiers occupants après que l’aménagement se poursuit vers l’aval. La typologie se traduit pour cela à l’accès à l’eau des parcelles des riziculteurs associé à leurs pratiques agricoles. Les ménages riziculteurs se répartissent en trois (3) types bien distincts et homogènes suivant les variables considérées comme le montre le graphe 5 de l’ACM. Les caractéristiques des types de ménages riziculteurs dans le périmètre MIGODO dans la Commune rurale d’Ankilizato sont déterminées.

Riziculteurs du type 1 : Les riziculteurs à pratique traditionnelle

Les riziculteurs de la partie aval représentent les ménages dont les pratiques sont traditionnelles avec un rendement inférieur à 1,42 t/Ha, et le nombre de personnes actives est inférieur à deux (2). Le mode de faire valoir est direct. Le fait de n’avoir que peu de personnes actives incitent ces paysans à adopter la pratique traditionnelle puisque les techniques nécessitent une forte main d’œuvre or ces paysans ont eu du mal à payer des salariés agricoles. Les riziculteurs du type 1 se contentent ainsi du choix de la pratique traditionnelle afin de mobiliser au mieux leurs ressources. Les ménages dont les parcelles souffrent d’un manque d’eau figurent parmi le type 1. Ils assurent à ce que le peu d’eau déversé soit rentabilisé. Ils n’ont aucun choix par rapport à l’adoption de technique agricole puisque l’eau n’est pas maîtrisable, voire insuffisante. Le type 1 présente un pourcentage élevé par rapport aux deux (2) autres types soit 86 % des ménages enquêtés. Cela explique que la majorité des riziculteurs dans le périmètre MIGODO de la Commune rurale d’Ankilizato demeure encore dans une pratique traditionnelle. La problématique se traduit par une pratique à majorité traditionnelle dans la partie amont ce qui consiste en une rétention d’une plus grande quantité d’eau, qui devrait être déversée dans la partie avale.

Riziculteurs du type 2 : Les riziculteurs à mi-temps 

Les ménages du type 2 pratiquent le SRA et en même temps le système de riziculture traditionnel. Les ménages procèdent à ce que les parcelles sont toutes cultivées, ainsi ils jaugent entre le nombre de personnes actives et les pratiques culturales adaptées. Ils agissent à ce que la majorité de leurs parcelles, à priori celles appropriée à la main d’œuvre existante, sont occupées par le SRA qu’ils jugent rentable. Les restes des parcelles sont forcement en système traditionnel en raison de manque de moyen financier et de main d’œuvre. L’adoption des pratiques du SRA s’explique aussi par le mode de faire valoir des ménages qui est en même temps direct et indirect. Ces ménages ont pour principe de tirer un maximum de profit à partir des terres en métayage ou fermage, ce qui explique le fait que les terres en mode de faire valoir indirecte sont associées au SRA et non la pratique traditionnelle. Les riziculteurs ont comme particularité la recherche de bénéfice optimum ; ainsi ils créent d’autres activités non agricoles afin d’avoir d’autres sources de revenus. Les ménages riziculteurs du type 2 tendent vers la pratique du SRA.

Riziculteurs du type 3 : Les pratiquants du SRI

Les riziculteurs du type 3 regroupent les ménages qui pratiquent le SRI accompagné de SRA et/ou de système traditionnel. Ils désignent les ménages convaincus par les bienfaits de la pratique du SRI. Un de leurs atouts est l’abondance de main d’œuvre puisque le nombre de personnes actives pour ce type est supérieur à 4. Comme dans le cas des riziculteurs du type 2, le mode de faire valoir est en même temps direct et indirect. Les ménages veillent ainsi à ce que les terres en métayage ou en fermage soient exploitées afin d’en tirer le maximum de profit. Autres que la culture de riz, les ménages du type 3 cultivent des légumes qui leur servent de nourriture et de source de revenus d’un côté, mais surtout de fertilisation du sol pour la pratique du SRI de l’autre côté. L’élevage porcin est la particularité des ménages du type 3, que ce soit engraisseur, engraisseurnaisseur ou naisseur. Cela leur apporte de revenus afin d’assurer les besoins financiers pour la préparation de campagnes agricoles et pour la récolte. Les riziculteurs de ce type ne représentent que les 7 % des riziculteurs.

Influence des contraintes pour l’adoption du SRI 

Contraintes majeures

A chaque classe de ménages correspondent à des contraintes spécifiques. Les contraintes prédominantes sont surtout :
• la contrainte en eau d’irrigation,
• le sol non conforme, et
• le manque de terre cultivable.

Le type 1, caractérisé par les riziculteurs dont les parcelles sont dans la partie en aval, a comme contrainte principale la défaillance en eau d’irrigation. Elle se contente des restes d’eau d’irrigation venant de l’amont.

Les riziculteurs dont les parcelles se situent en intermédiaire du périmètre de MIGODO, c’est-à-dire du type 2 se plaignent du manque de terre cultivable. Leurs parcelles sont restreints et dans la majorité en fermage et/ou métayage.

La contrainte par rapport à la non-conformité du sol empêche les riziculteurs du type 3 à l’adoption de la technique du SRI. Leurs parcelles se trouvent en amont près du barrage d’irrigation et souffrent ainsi d’engorgement d’eau.

La modélisation de l’évolution de la superficie additionnelle, par le biais de la technique du SRI est fonction de contraintes majeures des riziculteurs qui sont la contrainte en eau d’irrigation, le sol non conforme et le manque de terre cultivable.

Analyse économique des pratiques rizicoles des ménages 

En termes de rendement, la technique du SRI présente un avantage par rapport au SRA et à la pratique rizicole traditionnelle, il est deux fois plus élevé que celui du SRA et même trois fois par rapport à celui de la pratique traditionnelle soit une différence respectivement de 2,4 t/Ha et de 3,44 t/Ha. Cela est traduit par une différence de recette brute d’environ Ar 1 376 000 face au système traditionnel et Ar 960 000 par rapport au SRA. Quant à la main d’œuvre, le SRI en nécessite beaucoup plus que la pratique traditionnelle et le SRA. Le système traditionnel économise 139 H/J et le SRA 119 H/J. D’ailleurs, 1 H/J de main d’œuvre en SRA est valorisée à Ar 1 556 de plus que 1 H/J de main d’œuvre en SRI.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 MATERIELS ET METHODES
1.1 Choix du thème
1.2 Zone d’étude
1.3 DEMARCHE GLOBALE
1.4 DEMARCHE DE VERIFICATION PAR HYPOTHESE
1.5 LIMITES DE L’ETUDE
1.6 CHRONOGRAMME DES ACTIVITES
2 RESULTATS
2.1 Typologie des ménages
2.2 Analyse des logiques des paysans face aux contraintes
2.3 Modélisation des effets de la pratique du SRI
3 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 DISCUSSIONS
3.1.1 Diversité des ménages riziculteurs
3.1.2 Influence des contraintes pour l’adoption du SRI
3.1.3 Gains en superficie additionnelle
3.2 RECOMMANDATIONS
3.2.1 Tenir compte de la typologie de ménages pour le développement de la spéculation riz
3.2.2 Stratégie de vulgarisation
3.2.3 Soutenir l’évolution des pratiquants du SRI pour des gains en superficie additionnelle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBIOGRAPHIE
ANNEXES

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